Dominique Bertinotti, ministre déléguée à la famille, a fait une "Dati"... Mais si, souvenez-vous, Rachida avait fait un arrêt de 3jours et demi à la naissance de sa petite fille et était retourné au boulot sans passer par la case "maison". Démontrant par la même à l'ensemble des mères quelles feignasses elles sont de prendre un congé maternité.

Vous ne l'aurez pas manqué, Dominique Bertinotti a révélé le 22 novembre être atteinte du cancer du sein. En soi, rien d'extravagant. Il est plus étonnant que rien n'ai filtré depuis le mois de mars, et le début de son cursus thérapeutique (chimio-chirurgie-radiothérapie). Là où cela devient gênant, c'est lorsqu'elle annonce, à l'issue de l'interview, les raisons de ce "coming out". Parce non, bien sûr, il ne s'agit pas de se faire mousser. Il s'agit en fait d'aider les personnes atteintes du cancer! Aaaaaah bon! Mais comment?

Et bien, entre autres, Pour montrer qu'on peut avoir un cancer et continuer une vie au travail. Pour que les employeurs comprennent que la mise en congé longue maladie n'est pas forcément la meilleure des solutions.


Bon, j'avoue que je coupe un peu le texte, et que dans toutes les raisons évoquées il y en a de bonnes. Mais celle du congé longue maladie, c'est too much!

Parce que tout le monde n'a pas sa force de caractère, ni de travail (qui font qu'elle est ministre, tout de même), tout le monde ne supporte pas aussi bien les traitements, et surtout, que tout le monde n'a pas un boulot stimulant comme le sien! C'est sûr, participer à un grand projet qui va modifier le visage de la société française (mariage pour tous par exemple), ça aide à se lever le matin. C'est différent quand on passe la journée à classer des dossiers ou faire des ménages. Elle note quand même, comme un aveu, que la politique l'a aidée : Ne pas attendre à l'institut Curie, et avoir un chauffeur plutôt qu'un taxi... Ah bah oui, on rajoute une bonne heure par jour au niveau de la prise en charge! En plus des 35 heures hebdomadaires (quand on n'est pas cadre), du repas pour la famille, des activités des enfants, la semaine commence à être lourde... Chaque personne atteinte du cancer n'est pas égale à Madame Bertinotti.

Chacun a sa façon de vivre sa maladie. De la découvrir, de la haïr, de l'accepter, de la combattre, de la souffrir, d'en réchapper, d'y succomber. Le corps et l'esprit de l'un(e), n’équivalent en rien à ceux des autres. Ce n'est pas parce qu'elle a réussi comme cela, qu'on peut transférer son énergie sur les autres, et annoncer aux employeurs que le cancer, c'est pas si dur que ça.

J'ai envie de dire : Madame Bertinotti, des personnes atteintes du cancer qui travaillent encore et qui ont besoin de cela pour être stimulées (ou pour avoir de l'argent pour vivre par exemple) ça existe déjà! Pour les autres, il y a des mi-temps thérapeutiques OU le congé longue maladie. Merci pour les conseils donnés aux employeurs ; Heureusement que vous ne l'avez pas donné aux médecins, puisque jusqu'à preuve du contraire, ce sont eux qui dispensent les arrêts maladie!