Rue des Canassons

Le mur qui entoure cette ville dans la ville n'est guère encourageant. On pourrait bien se demander s'il s'agit d'une prison, d'une administration ou quelque autre ensemble de bâtiments... Quelques mètres après la porte et le bureau des ambulanciers, la pharmacie annonce l'époque ou nous nous trouvons.... à moins que ce ne soit le rôle de Charles Schützenberg, quelques pas plus loin? Entourée de platanes aux formes angoissantes, sa statue accueille les visiteurs. Il est Alsacien, médecin, et vit au 19ème siècle... Mais à qui sont toutes ces voitures qui témoignent d'une activité récente? Sans elles ont pourrait croire que le temps s'est arrêté...

Le calme règne ce samedi matin, et j’aperçois furtivement une blouse blanche... le fantôme d'un vieux professeur peut-être ou celui d'un ambulancier? Celui d'un stagiaire qui cherche son chemin, perdu dans le dédale des rues?

En passant la porte de l'hôpital, je voyage dans le temps. Les détails se succèdent, et mon Canon, loin d'être un daguerréotype, tente de dénicher celui qui me permettrait de me ramener à la fondation de l'hôpital, il y a 9 siècles... La tâche n'est pas facile. Mais je sens bien que je vais finir par apercevoir un cocher et son attelage, ou que le candélabre au coin de la rue va me donner des indices pour situer l'époque. Je m'approche de l'issue de mon voyage, je le sens bien, mon instinct ne me trompe pas!

Soudain! Le voilà... Monumental, étincelant, grouillant d'activité, il est le "détail" qui me donne la réponse. Il renvoie directement tous les fantômes de l'hôpital civil au cimetière. Il relègue la plupart des bâtiments croisés quelques minutes plus tôt au rang de "manoirs abandonnés". Il me rappelle à la réalité, à l'époque adéquate. Il arrête net mon voyage

Nous sommes en 2013, l'hôpital civil semble être abandonné et le Nouvel Hôpital Civil, géant de plus de 700 lits m'apparaît comme un anachronisme...